PROJET VERT. Le cabinet d'architectes Sitbon a imaginé une ferme aquatique, destinée à la culture du phytoplancton, qui prend la forme d'une sphère semi-immergée abritant également des laboratoires scientifiques et des espaces ludiques. Explications avec Selma Feriani, l'une des deux responsables du visionnaire projet "Bloom", récemment distingué.
D'ici à 2050, le niveau des océans aura augmenté de plus de 15 cm. Partant de cette hypothèse, les deux associés du cabinet Sitbon ont imaginé une proposition de ferme phytoplanctonique.
Le projet Bloom répond à une réflexion sur la problématique du réchauffement planétaire et la montée des eaux, nous explique Selma Feriani, l'une des deux architectes à l'origine du concept. Nous avons essayé de réfléchir à des solutions prospectives, à l'horizon de 2045. Au niveau des zones mortes dans les océans et les mers, et au niveau des risques naturels, l'océan Indien semble être le plus touché. C'est pourquoi nous avons choisi d'y envisager l'implantation de notre projet, poursuit-elle.
Le but principal de "Bloom" ("efflorescence" en Français) est d'assurer la culture de phytoplancton, ces espèces végétales microscopiques très variées qui peuplent les océans et sont une source importante d'oxygène grâce à leur photosynthèse.
Le phytoplancton est également à la base des réseaux trophiques océaniques et joue un rôle essentiel dans le rétrocontrôle du climat en pompant le CO2 de l'air.
La structure d'aluminium et de méthacrylate est un centre semi-submersible, amarré au fond marin par un système de câbles. Elle adopte la forme d'une sphère, à l'image du phytoplancton qu'elle contient, de l'espèce de coccolithophore Emiliana huxleyi, sorte d'algue unicellulaire qui comporte des disques calcifiés".
La grande structure est elle-même subdivisée en une douzaine de sphères plus petites contenant à la fois les espaces de vie ou de travail et les bassins de culture. Lieu de vie scientifique, laboratoire flottant et jardin aquatique
Quelques fermes de phytoplancton existeraient déjà de par le monde, mais aucune ne serait itinérante comme pourrait l'être le projet des architectes français qui envisagent que chaque usine ait son Bloom pour absorber le CO2 généré, apporter des nutriments et témoigner de son implication en faveur de l'environnement. Le projet, qui a nécessité un an de travail, serait à la fois un lieu de vie scientifique, un laboratoire flottant et un jardin aquatique rendu accessible au grand public via un embarcadère.
Pour l'instant il s'agit d'un concept à long terme. Mais nous avons été approchés par beaucoup de monde après notre sélection à deux concours d'architecture, nous confie la conceptrice. (...)
Il faudra toutefois patienter jusqu'en 2045 –au plus tôt– avant de voir fleurir ces étranges sphères flottantes aux quatre coins des océans du globe.
La sphère "Bloom" ne sera pas qu'un centre scientifique mais également un lieu de loisir et de découverte du monde aquatique que n'auraient pas rénié le commandant Cousteau ou Steve Zissou. Le grand public pourra s'y rendre par le biais d'un débarcadère.
Une piscine d'eau douce se situera au dernier niveau. Elle sera approvisionnée par un phénomène d'osmose inverse de l'eau de mer, qui sera désalinisée et purifiée dans des filtres successifs.
Sitbon
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