vendredi 30 août 2013

Mangal City


Imaginées par l’équipe de designer Chimera pour un urbanisme du futur à Londres, les « Mangal City » sont des gratte-ciel en spirale futuristes, directement inspirés de la mangrove qui est un écosystème complexe de végétaux ligneux se développant dans les zones marécageuses des régions tropicales. Les Mangal City sont ainsi conçues comme des systèmes écologiques urbains complexes intégrant aussi bien des logements que des espaces publics et culturels.

Ces gratte-ciel du futur reprennent certains des principes de la vie biologique puisqu’ils incorporent des capsules modulaires « pod » dont l’objectif est d’adapter le fonctionnement des tours aux besoins des habitants et aux conditions environnementales. Le projet rappelle beaucoup le projet d’un gratte-ciel alimenté par des algues à Boston, dont on a parlé ici même.

Ce projet londonien s’inspire de la même façon du schéma de croissance des plantes et des écosystèmes naturels, suivant le principe de « biomimétisme ». Ajoutons que les Mangal City sont, sur le plan esthétique, tout à fait remarquable, mais ceci n’est guère étonnant si l’on admet qu’on ne fait là que s’émerveiller devant les splendeurs de la nature.







Orgone design

samedi 24 août 2013

Projet Nid d'hirondelle


A l’extrémité Nord du nouveau « Gateway Park » s’implantant sur le site de l’ancien aéroport de la ville de Taichung, le projet «Nid d’Hirondelle» constitue une véritable porte d’entrée vers ce nouvel écosystème urbain. En effet, le projet se développe sous la forme d’un anneau de Möbius tridimensionnel qui extrude sa section triangulaire autour d’un chemin elliptique. Cet écrin organique est donc créé par la simple répétition d’une même section standardisée qui tourne quatre-vingt fois de 4,5 degrés dans le sens horaire pour effectuer une révolution complète de 360 degrés autour d’un immense patio central. L’architecture est inspirée de la nature et semble croître harmonieusement telle une plante depuis la terre vers le ciel.

A l’image d’un centre culturel dynamique et innovant voué aux Arts et aux Lettres, le Nid d’Hirondelle est donc une nouvelle icône de transversalité spatiale et de transdisciplinarité culturelle ! C’est un diamant brut taillé dans le cristal dont la volupté acérée magnétise le site de ses courbes spiralées.

Un écrin de nature pour accueillir le public

L’anneau de Mobius repose sur 1000 m² au sol répartis sur trois grands pilastres sur lesquels les trois voutes viennent s’implanter avec force. Ce concept structurel permet de libérer complètement le sol en le transformant en un immense jardin aquatique et floral. Ce jardin multiplie les perspectives visuelles vers le Gateway Park et constitue une architecture perméable aux flux qui le traversent. Afin de limiter l’impact visuel du building volume, le Nid d’Hirondelle s’engrave dans le sol par trois grandes rampes spiralées qui viennent prolonger les espaces publics minérales ou végétales vers le grand hall d’accueil du centre situé en sous-sol. Celui-ci crée une large agora centrale où toutes les fonctions d’accueil du public, de billetteries, de boutiques et de cafétérias viennent s’articuler sous une grande canopée en acier prétendu et en verre. Cette canopée baigne l’espace d’une lumière zénithale naturelle. Le hall donne également accès au centre de conférence, aux ateliers éducatifs et aux archives du centre culturel.


Une structure paramétrique décomposée en trois surfaces réglées

La force du concept structurel réside dans la genèse d’une géométrie complexe pour la charpente métallique à partir de la répétition d’éléments standards et simples. En effet, la section type en forme de triangle isocèle est réalisée avec trois grandes poutres tubulaires formant une arche. Les 80 arches sont reliées entre elles, à leur centre et à leurs extrémités, par des méga-colonnes qui forment les arrêtes principales et répartissent les charges au sol. La torsion à 360 degrés des trois faces du triangle est conçue sous forme de trois surfaces réglées facilement décomposables en panneaux plats de façade pour une faisabilité plus pragmatique et un meilleur contrôle des couts.

Une hyperflexibilté spatiale assurée par des double-planchers alvéolaires.

Les huit niveaux de planchers dessinent des arabesques qui viennent épouser le ruban tridimensionnel en se ramifiant à la structure tubulaire. L’ensemble forme un millefeuille fonctionnel où chaque espace muséale ou de lecture est doublement orienté soit vers le patio soit vers la ville. Les plans sont dynamiques et génèrent une multiplicité de typologies spatiales à hauteur variable en simplex, duplex, triplex. La flexibilité est obtenue par un système de double-planchers qui vient pincer un réseau de poutres alvéolaires rayonnantes. Ce réseau de poutres perforées permet d’intégrer tous les flux de canalisation, de climatisation, d’électricité et de fibres optiques afin de permettre une transférabilités infinie de chaque espace, le tout en assurant partout une hauteur sous plafond optimale.

Des tours arbres pour distribuer les flux verticaux

Les planchers sont traversés par des noyaux entièrement végétalisés qui créent trois jardins verticaux accueillant les visiteurs depuis l’agora centrale ainsi que les flux MEP d’inputs et d’outputs. Pour mettre en évidence ces véritables repères spatiaux, ceux-ci sont désolidarisés des dalles par des joints creux recouverts de verre permettant ainsi d’appréhender ces noyaux par transparence sur toute leur hauteur depuis le rez-de-chaussée jusqu’à la toiture solaire. Enfin, un serpent d’escaliers mécaniques et des ascenseurs panoramiques en verre structurel permettent de profiter du paysage verdoyant du Gateway Park et de créer ainsi une hyper connectivité intérieur-extérieur. Entre ces tours arbres, purifiant et rafraichissant l’atmosphère intérieur, les fonctions viennent s’organiser en open spaces entrelacés par thématiques entre les arts, les lettres, les sciences et les langues pour la bibliothèque par exemple, ou entre les expositions permanentes et temporaires pour le musée.

Des façades intelligentes d’e-low glass pixélisées de cellules solaires photovoltaïques assurant une autonomie énergétique

Le Nid d’Hirondelle est la future vitrine du Gateway Park. Le projet se veut donc cristallin assurant un maximum de transparence et de jeux de lumière par le traitement des façades, à partir de l’intégration des énergies renouvelables, de verres intelligents et d’effets de translucidité progressive. En effet, la peau scintillante est constituée d’E-Löw glass à haut taux d’isolation thermique. Telle une partition de musique se déployant le long des rubans de verre, des pixels de cellules solaires photovoltaïques et de panneaux de verre translucide et d’acier inoxydable viennent assurer 50% de façades opaques afin d’éviter l’effet de serre d’une part et de protéger les œuvres et ouvrages exposés d’autre part.

Le Nid D’Hirondelle est un landmark étincelant qui exprime avec élégance les tourbillons de l’imaginaire. A l’image de l’anneau de Möbius, c’est un centre culturel sans fin qui perpétuellement interrogera, intriguera et éveillera les neurones de ses visiteurs.

Une hirondelle a fait le printemps !













Vincent Callebaut Architecte

vendredi 16 août 2013

Coral Reff project


CORAL REEF

Surnommé "la perle des Antilles", Haïti fut un temps le pays le plus visité des Grandes Antilles occupant le tiers occidental de l'île d'Hispaniola. Dévasté en 2010 par un séisme de magnitude 7.0 sur l’échelle de Richter, le pays est aujourd’hui à reconstruire à partir de nouveaux concepts innovants aussi bien architecturaux qu’urbanistiques.

Le projet Coral Reef planifie une matrice pour construire un village tridimensionnel et auto-suffisant en énergie à partir d’un seul et unique module de base standardisé et préfabriqué afin de reloger les réfugiés de telles catastrophes humanitaires. Ce module de base est simplement constitué de deux maisons passives (à ossature métallique et aux parements de bois tropicaux) imbriquées en duplex autour d’une circulation horizontale transversale reliant chaque unité.

Inspiré d’un récif corallien aux silhouettes fluides et organiques, le projet dans son ensemble se présente comme une grande structure vivante constituée de deux vagues destinées à abriter plus de mille familles haïtiennes. Ces deux vagues habitées ondulent le long de l’eau sur un pier artificiel construit sur pieux sismiques dans la mer des Caraïbes. De courbes concaves en courbes convexes, les modules de logements viennent s’aligner et s’empiler par strates successives comme un origami géant. Dans l’interstice de ces deux vagues habitées, se crée un somptueux canyon intérieur pixélisé de terrasses et de cascades végétales.

En effet, .la disposition en quinconce des modules de base parallépipédiques permet de superposer les maisons passives en porte-à-faux et de multiplier les axes de vison vers une infinité de perspectives. Chaque toiture de chaque module devient dés lors un jardin biologique suspendu permettant à chaque famille créole de cultiver ses propres denrées alimentaires et de composter ses propres déchets en toute autonomie.

Ce canyon est un véritable écosystème tropical pour la faune et la flore locale. Ode à la biodiversité urbaine, il est aussi l’axe central de la vie communautaire de ce village futuriste et respectueux de son environnement. Entre les ondes de ces habitats écologiques, les tracés sinueux du socle antisismique (absorbant les vibrations en cas de tremblement de terre) viennent intégrer les fonctions publiques de la vie sociale. Des fermes aquicoles accueillent des bassins de pisciculture tandis que des lagunes de phyto-épuration recyclent les eaux usées avant de les rejeter à la mer.

Le Master Plan est évolutif et se développe sur le principe du «plugin». La trame urbaine de ce village écologique reste donc indéterminée, flexible et se développe en continu dans le temps et l’espace. De nouveaux modules d’extension, également préfabriqués en usine et amenés en cargo, pourront effectivement venir se greffer comme un mécano géant au fur et à mesure des besoins afin de complémenter la matrice de base.

La sinuosité apparente de ce paysage construit est néanmoins structurée par huit colonnes vertébrales intégrant toutes les circulations verticales reliées entre elles par deux plateaux horizontaux traversant en ligne droite tout le village de bout en bout. Le tout forme un système orthonormé compact qui distribue tous les flux à travers chaque module.

Le projet est éco-conçu et intègre aussi bien le bioclimatisme que les énergies renouvelables. En effet, l’énergie maréthermique est produite dans le tablier du pier en exploitant la différence de température entre les eaux superficielles et les eaux profonde; l’énergie marémotrice convertit en énergie électrique le courant des marées sous le pier; les rubans sinusoïdaux en toiture captent l’énergie solaire par des panneaux photovoltaïques; et un parc d’éoliennes spiralées est planté dans le grand jardin tropical qui recouvre le socle logistique.

Bénéficiant des mêmes conditions naturelles et climatiques de départ que sa voisine, la République Dominicaine, Haïti est l'un des pays qui jouit d’un des plus grands potentiels pour réinventer une nouvelle urbanité responsable et pour mettre en œuvre les plus grands challenges de reconstruction en urgence. Le projet prototype Coral Reef se présente dans ce contexte de crise humanitaire comme une réponse positive et dynamique militant pour le la reconstruction durable, industrialisée et standardisée de logements sociaux collectifs de haute qualité environnementale et humaine en zone sinistrée.








Vincent Callebaut Architecte

lundi 12 août 2013

Dynamic Tower


L’architecte italien David Fisher a présenté à New York son projet de «Dynamic Tower» dont l’implantation prochaine est prévue à Dubaï. Il s’agit d’une première en architecture puisque le bâtiment, pensé en quatre dimensions, peut constamment évoluer. En effet, chaque étage constitue un module indépendant, offrant à chacun des résidents la possibilité de faire pivoter son appartement selon l’orientation qu’il souhaite lui donner. Il pourra ainsi suivre la progression du soleil en activant à la voix un système de contrôle régulant la vitesse de rotation.

Haute de 420 mètres, la tour sera composée de 81 étages, lesquels accueilleront des appartements d’une superficie minimum de 124 m2 ainsi que des villas pouvant atteindre les 1200 m². Un ascenseur particulier permettra aux voitures d’accéder aux parkings privés, aménagés à l’intérieur même des appartements.

Destiné à devenir l’emblème d’un Dubaï futuriste, cette «tour dynamique» aura plusieurs fonctionnalités. Les 20 premiers étages seront destinés à devenir des bureaux. Ceux compris entre les 21 et 35 e étages seront réservés à l’installation d’un hôtel de luxe. Du 36 au 70e étage, seront aménagés des appartements résidentiels. Enfin, les dix derniers niveaux accueilleront des villas pour le moins spacieuses, ouvertes à la location.

Si le concept se veut révolutionnaire du point de vue architectural, il revendique également des qualités écologiques. Témoignant de son souci de s’intégrer dans une politique respectueuse de l’environnement, 79 éoliennes seront intégrées au building. Insérées entre chaque étage, et par conséquent quasiment invisibles, elles devraient permettre à l’installation de produire l’énergie nécessaire à ses besoins. Elles ne devraient pas par ailleurs occasionner de nuisances sonores.

L’efficacité énergétique du gratte-ciel sera encore améliorée via l’adjonction de cellules photovoltaïques qui, grâce à l’écart laissé entre chaque étage, recouvriront la partie des toits exposée au soleil. Cet espace devrait représenter environ 20 % de la surface totale.

Pour parfaire l’engagement écologique, on a doté l’ensemble de vitres isolantes et utilisé des matériaux «naturels et recyclables» pour les finitions intérieures.

Outre les avantages évidents que cette «tour dynamique» apporteront à la vie quotidienne, l’utilisation de modules indépendants devrait alléger les frais de construction. Les parties destinées à être assemblées sur place seront fabriquées dans une usine italienne avant d’être acheminées vers le site d’accueil. Si cette phase initiale devrait débutée très prochainement, une seconde tour de 70 étages est déjà prévue pour la ville de Moscou. L’architecte italien, à l’origine du concept, n’a pas caché son souhait de voir New York accueillir l’une de ses créations.








Vidéo sur Youtube :
http://www.youtube.com/watch?v=xiMckYnxqP4

Dynamic Architecture / Cécile Cassier