samedi 24 août 2013

Projet Nid d'hirondelle


A l’extrémité Nord du nouveau « Gateway Park » s’implantant sur le site de l’ancien aéroport de la ville de Taichung, le projet «Nid d’Hirondelle» constitue une véritable porte d’entrée vers ce nouvel écosystème urbain. En effet, le projet se développe sous la forme d’un anneau de Möbius tridimensionnel qui extrude sa section triangulaire autour d’un chemin elliptique. Cet écrin organique est donc créé par la simple répétition d’une même section standardisée qui tourne quatre-vingt fois de 4,5 degrés dans le sens horaire pour effectuer une révolution complète de 360 degrés autour d’un immense patio central. L’architecture est inspirée de la nature et semble croître harmonieusement telle une plante depuis la terre vers le ciel.

A l’image d’un centre culturel dynamique et innovant voué aux Arts et aux Lettres, le Nid d’Hirondelle est donc une nouvelle icône de transversalité spatiale et de transdisciplinarité culturelle ! C’est un diamant brut taillé dans le cristal dont la volupté acérée magnétise le site de ses courbes spiralées.

Un écrin de nature pour accueillir le public

L’anneau de Mobius repose sur 1000 m² au sol répartis sur trois grands pilastres sur lesquels les trois voutes viennent s’implanter avec force. Ce concept structurel permet de libérer complètement le sol en le transformant en un immense jardin aquatique et floral. Ce jardin multiplie les perspectives visuelles vers le Gateway Park et constitue une architecture perméable aux flux qui le traversent. Afin de limiter l’impact visuel du building volume, le Nid d’Hirondelle s’engrave dans le sol par trois grandes rampes spiralées qui viennent prolonger les espaces publics minérales ou végétales vers le grand hall d’accueil du centre situé en sous-sol. Celui-ci crée une large agora centrale où toutes les fonctions d’accueil du public, de billetteries, de boutiques et de cafétérias viennent s’articuler sous une grande canopée en acier prétendu et en verre. Cette canopée baigne l’espace d’une lumière zénithale naturelle. Le hall donne également accès au centre de conférence, aux ateliers éducatifs et aux archives du centre culturel.


Une structure paramétrique décomposée en trois surfaces réglées

La force du concept structurel réside dans la genèse d’une géométrie complexe pour la charpente métallique à partir de la répétition d’éléments standards et simples. En effet, la section type en forme de triangle isocèle est réalisée avec trois grandes poutres tubulaires formant une arche. Les 80 arches sont reliées entre elles, à leur centre et à leurs extrémités, par des méga-colonnes qui forment les arrêtes principales et répartissent les charges au sol. La torsion à 360 degrés des trois faces du triangle est conçue sous forme de trois surfaces réglées facilement décomposables en panneaux plats de façade pour une faisabilité plus pragmatique et un meilleur contrôle des couts.

Une hyperflexibilté spatiale assurée par des double-planchers alvéolaires.

Les huit niveaux de planchers dessinent des arabesques qui viennent épouser le ruban tridimensionnel en se ramifiant à la structure tubulaire. L’ensemble forme un millefeuille fonctionnel où chaque espace muséale ou de lecture est doublement orienté soit vers le patio soit vers la ville. Les plans sont dynamiques et génèrent une multiplicité de typologies spatiales à hauteur variable en simplex, duplex, triplex. La flexibilité est obtenue par un système de double-planchers qui vient pincer un réseau de poutres alvéolaires rayonnantes. Ce réseau de poutres perforées permet d’intégrer tous les flux de canalisation, de climatisation, d’électricité et de fibres optiques afin de permettre une transférabilités infinie de chaque espace, le tout en assurant partout une hauteur sous plafond optimale.

Des tours arbres pour distribuer les flux verticaux

Les planchers sont traversés par des noyaux entièrement végétalisés qui créent trois jardins verticaux accueillant les visiteurs depuis l’agora centrale ainsi que les flux MEP d’inputs et d’outputs. Pour mettre en évidence ces véritables repères spatiaux, ceux-ci sont désolidarisés des dalles par des joints creux recouverts de verre permettant ainsi d’appréhender ces noyaux par transparence sur toute leur hauteur depuis le rez-de-chaussée jusqu’à la toiture solaire. Enfin, un serpent d’escaliers mécaniques et des ascenseurs panoramiques en verre structurel permettent de profiter du paysage verdoyant du Gateway Park et de créer ainsi une hyper connectivité intérieur-extérieur. Entre ces tours arbres, purifiant et rafraichissant l’atmosphère intérieur, les fonctions viennent s’organiser en open spaces entrelacés par thématiques entre les arts, les lettres, les sciences et les langues pour la bibliothèque par exemple, ou entre les expositions permanentes et temporaires pour le musée.

Des façades intelligentes d’e-low glass pixélisées de cellules solaires photovoltaïques assurant une autonomie énergétique

Le Nid d’Hirondelle est la future vitrine du Gateway Park. Le projet se veut donc cristallin assurant un maximum de transparence et de jeux de lumière par le traitement des façades, à partir de l’intégration des énergies renouvelables, de verres intelligents et d’effets de translucidité progressive. En effet, la peau scintillante est constituée d’E-Löw glass à haut taux d’isolation thermique. Telle une partition de musique se déployant le long des rubans de verre, des pixels de cellules solaires photovoltaïques et de panneaux de verre translucide et d’acier inoxydable viennent assurer 50% de façades opaques afin d’éviter l’effet de serre d’une part et de protéger les œuvres et ouvrages exposés d’autre part.

Le Nid D’Hirondelle est un landmark étincelant qui exprime avec élégance les tourbillons de l’imaginaire. A l’image de l’anneau de Möbius, c’est un centre culturel sans fin qui perpétuellement interrogera, intriguera et éveillera les neurones de ses visiteurs.

Une hirondelle a fait le printemps !













Vincent Callebaut Architecte

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