A l’extrémité
Nord du nouveau « Gateway Park » s’implantant sur le site de l’ancien aéroport
de la ville de Taichung, le projet «Nid d’Hirondelle» constitue une véritable
porte d’entrée vers ce nouvel écosystème urbain. En effet, le projet se
développe sous la forme d’un anneau de Möbius tridimensionnel qui extrude sa
section triangulaire autour d’un chemin elliptique. Cet écrin organique est
donc créé par la simple répétition d’une même section standardisée qui tourne
quatre-vingt fois de 4,5 degrés dans le sens horaire pour effectuer une
révolution complète de 360 degrés autour d’un immense patio central.
L’architecture est inspirée de la nature et semble croître harmonieusement
telle une plante depuis la terre vers le ciel.
A l’image d’un
centre culturel dynamique et innovant voué aux Arts et aux Lettres, le Nid
d’Hirondelle est donc une nouvelle icône de transversalité spatiale et de
transdisciplinarité culturelle ! C’est un diamant brut taillé dans le cristal
dont la volupté acérée magnétise le site de ses courbes spiralées.
Un écrin de nature pour
accueillir le public
L’anneau de
Mobius repose sur 1000 m² au sol répartis sur trois grands pilastres sur
lesquels les trois voutes viennent s’implanter avec force. Ce concept structurel
permet de libérer complètement le sol en le transformant en un immense jardin
aquatique et floral. Ce jardin multiplie les perspectives visuelles vers le
Gateway Park et constitue une architecture perméable aux flux qui le
traversent. Afin de limiter l’impact visuel du building volume, le Nid
d’Hirondelle s’engrave dans le sol par trois grandes rampes spiralées qui
viennent prolonger les espaces publics minérales ou végétales vers le grand
hall d’accueil du centre situé en sous-sol. Celui-ci crée une large agora
centrale où toutes les fonctions d’accueil du public, de billetteries, de
boutiques et de cafétérias viennent s’articuler sous une grande canopée en
acier prétendu et en verre. Cette canopée baigne l’espace d’une lumière
zénithale naturelle. Le hall donne également accès au centre de conférence, aux
ateliers éducatifs et aux archives du centre culturel.
Une structure paramétrique
décomposée en trois surfaces réglées
La force du
concept structurel réside dans la genèse d’une géométrie complexe pour la
charpente métallique à partir de la répétition d’éléments standards et simples.
En effet, la section type en forme de triangle isocèle est réalisée avec trois
grandes poutres tubulaires formant une arche. Les 80 arches sont reliées entre
elles, à leur centre et à leurs extrémités, par des méga-colonnes qui forment
les arrêtes principales et répartissent les charges au sol. La torsion à 360
degrés des trois faces du triangle est conçue sous forme de trois surfaces
réglées facilement décomposables en panneaux plats de façade pour une
faisabilité plus pragmatique et un meilleur contrôle des couts.
Une hyperflexibilté
spatiale assurée par des double-planchers alvéolaires.
Les huit
niveaux de planchers dessinent des arabesques qui viennent épouser le ruban
tridimensionnel en se ramifiant à la structure tubulaire. L’ensemble forme un
millefeuille fonctionnel où chaque espace muséale ou de lecture est doublement
orienté soit vers le patio soit vers la ville. Les plans sont dynamiques et
génèrent une multiplicité de typologies spatiales à hauteur variable en
simplex, duplex, triplex. La flexibilité est obtenue par un système de
double-planchers qui vient pincer un réseau de poutres alvéolaires rayonnantes.
Ce réseau de poutres perforées permet d’intégrer tous les flux de canalisation,
de climatisation, d’électricité et de fibres optiques afin de permettre une
transférabilités infinie de chaque espace, le tout en assurant partout une
hauteur sous plafond optimale.
Des tours arbres pour
distribuer les flux verticaux
Les planchers
sont traversés par des noyaux entièrement végétalisés qui créent trois jardins
verticaux accueillant les visiteurs depuis l’agora centrale ainsi que les flux
MEP d’inputs et d’outputs. Pour mettre en évidence ces véritables repères
spatiaux, ceux-ci sont désolidarisés des dalles par des joints creux recouverts
de verre permettant ainsi d’appréhender ces noyaux par transparence sur toute
leur hauteur depuis le rez-de-chaussée jusqu’à la toiture solaire. Enfin, un
serpent d’escaliers mécaniques et des ascenseurs panoramiques en verre
structurel permettent de profiter du paysage verdoyant du Gateway Park et de
créer ainsi une hyper connectivité intérieur-extérieur. Entre ces tours arbres,
purifiant et rafraichissant l’atmosphère intérieur, les fonctions viennent
s’organiser en open spaces entrelacés par thématiques entre les arts, les
lettres, les sciences et les langues pour la bibliothèque par exemple, ou entre
les expositions permanentes et temporaires pour le musée.
Des façades intelligentes
d’e-low glass pixélisées de cellules solaires photovoltaïques assurant une
autonomie énergétique
Le Nid
d’Hirondelle est la future vitrine du Gateway Park. Le projet se veut donc
cristallin assurant un maximum de transparence et de jeux de lumière par le
traitement des façades, à partir de l’intégration des énergies renouvelables,
de verres intelligents et d’effets de translucidité progressive. En effet, la
peau scintillante est constituée d’E-Löw glass à haut taux d’isolation
thermique. Telle une partition de musique se déployant le long des rubans de
verre, des pixels de cellules solaires photovoltaïques et de panneaux de verre
translucide et d’acier inoxydable viennent assurer 50% de façades opaques afin
d’éviter l’effet de serre d’une part et de protéger les œuvres et ouvrages
exposés d’autre part.
Le Nid
D’Hirondelle est un landmark étincelant qui exprime avec élégance les
tourbillons de l’imaginaire. A l’image de l’anneau de Möbius, c’est un centre
culturel sans fin qui perpétuellement interrogera, intriguera et éveillera les
neurones de ses visiteurs.
Une hirondelle a fait le
printemps !
Vincent Callebaut Architecte
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