lundi 3 juin 2013

Shenzhen Project (Chine)


Shenzhen est passé, en moins de 30 ans d’un village de pêcheur à une mégalopole de 12 millions d’habitants. Voisine de Hong-Kong, le Port de Shenzhen est devenu le 4ème port le plus fréquenté du monde. Aujourd’hui, après avoir ignoré son patrimoine et son environnement, la ville recherche de nouvelles pistes de développement à la hauteur de son expansion.
Julien De Smedt, qui travaillait sur un morceau de ville à Shenzhen, a reçu l’hallucinante demande de réfléchir à un nouveau quartier, qui ferait 888m de haut et 5 millions de mètres carré.

En réalité, il s’agit d’une ville verticale de 1111m de haut et écologiquement autonome. Elle est composée de modules déformés qui, superposés les uns aux autres, laissant des vides de 70 à 90m de diamètres recréant des nouvelles centralités urbaines, des quartiers avec des commerces, services, parcs, loisirs... Chacun de ces centres urbains prend position à des altitudes différentes s’ouvrant sur le paysage de la ville, la mer et la montagne environnante.

L’empreinte écologique d’une telle tour est un vrai problème. La solution adoptée est le refroidissement par couplé avec une importante utilisation de la ventilation naturelle. A cette altitude, la ventilation naturelle est rendue difficile par la vitesse des vents. Des éoliennes poussent l’air dans et hors des zones tampons.

De plus, la hauteur rend la gestion de l’eau très difficile. Dans les étages supérieurs, la tour sera complètement autonome. Enfin, la gestion des déchet s’avère être une vrai gageur dans la mesure où pour être autonome, ils devront être traités sur place.
Mais à ce stade, la question n’est pas là. Et c’est là tout l’intérêt de ce projet, comme en témoigne l’architecte :

« Elle a soulevé plus de questions que de réponses, ce qui nous interpellent notre sens commun de l'échelle, des problèmes sociaux et de prise de conscience écologique. Il ne s’agit pas vraiment  de spéculations, mais d’apporter des solutions dans des situations où cette échelle est possible. » 

Source : JDS Architects

















dimanche 2 juin 2013

Dragonfly Project


Dragonfly (libellule), est un gratte ciel en forme d’immense aile de libellule composée d’une structure en verre et en acier. Il regroupe plusieurs fonctions: culture de fruits et légumes, élevage d’animaux, logements et bureaux. Une ferme de cette ampleur pourrait approximativement nourrir tout ses habitants plus 100 000 personnes soit environ 150 000 personnes par ferme urbaine ce qui n’est pas négligeable.

Les enjeux de la réalisation d’une ferme urbaine
·      Réduire les intermédiaires dans les modes de production: le système d’autosuffisance alimentaire engendré par la construction d’une telle structure réduit considérablement l’utilisation des moyens de transport. Dans un avenir proche, le pétrole disponible ne sera plus suffisant, trouver une alternative devient donc indispensable.
·      Créer une proximité entre les habitants et leur production: la production alimentaire est gérée par les habitants de la tour et suit le rythme des saisons. Les sols agricoles sont générés par le compost obtenu grâce au recyclage des déchets organiques.
·      Posséder une réelle autosuffisance énergétique: la tour Dragonfly comporte 3 éoliennes et une structure en nid d’abeilles qui lui permet le renouvellement de l’air et l’apport en énergie solaire.
·      Permettre des économies financières: les habitants de la tour pourront aussi y travailler n’auront quasiment plus besoin d’aller faire des courses alimentaires. Cela entraine la suppression partielle des frais de transport et de carburant.

La structure en nid d’abeilles du Dragonfly qui permet de laisser passer la lumière du soleil.

Une image de synthèse d’un appartement: la structure laisse entrer un maximum de lumière, les plafonds sont très hauts, la végétation est omniprésente…chaque logement dispose d’un mur potager dans la cuisine, les légumes et les fruits sont produits à travers des cultures hors sol ainsi que dans des espaces communautaires.

Une ferme d’élevage située au pied du bâtiment permettra de maintenir la biodiversité et de subvenir aux besoins alimentaires.

Dans tout les cas, que l’on soit pour ou contre ce projet d’une ampleur considérable, il ne peut pas nous laisser indifférent. On peut critiquer le travail de l’architecte en affirmant que la structure est démesurée et qu’esthétiquement tous les gouts sont dans la nature. Mais une chose est certaine, les critères pris en compte par Vincent Callebaut sont des plus pertinents sur le plan écologique et rentrent dans les critères internationaux de diffusion de la notion de développement durable.
Cette structure, dans sa globalité, ne semble avoir oublié aucun des critères et sur le plan visuel, elle peut en faire rêver plus d’un, surtout quand on voit ce qui se fait aujourd’hui à Dubaï ou en Chine et au Japon…
Les avis négatifs vous diront que le projet est totalement démesuré et techniquement très dur à réaliser, quand aux avis favorables, ils ont certainement été séduits au premier abord par la grandeur de ce bâtiment et ensuite par tous les efforts mis en œuvre par l’architecte pour réaliser un projet cohérent. Il ne faut pas oublier que c’est un prototype et qu’il y aura toujours des choses à améliorer mais le projet Dragonfly aura au moins le mérite de faire avancer le débat en exposant des alternatives à l’étalement urbain et l’agriculture en ville.
Zoom sur la structure du Dragonfly: on observe des étages de jardins au milieu du bâtiment et une colonne centrale qui permet l’acheminement vertical des marchandises, des animaux,… Le contour du gratte ciel constitue une ossature où sont situés les logements et les bureaux.
















vendredi 31 mai 2013

Lilypad Project


Selon les études des scientifiques spécialisés, une hausse du niveau des océans à hauteur de 1 m pourrait entrainer l’engloutissement de certaines parties du monde : moins de 10 % des Pays Bas, environ 20 % du Bangladesh et 80 % des Maldives pour ne citer qu’eux. Le président des Maldives Mohamed Nasheed affirme que si aucune décision n’est prise, les Maldives seront englouties…

Le projet Lilypad est donc pour Vincent Callebaut « une réaction au développement de l’urbanisme le long des littoraux et une solution plus durable que les polders éphémères ». Selon les Nations Unies, le nombre de réfugiés climatiques pourrait atteindre 250 millions de personnes d’ici 2050.
Une cité Lilypad répondra à un nouveau style de vie nomade, elle pourra se déplacer selon les courants marins de surface. Sur le plan architectural, après l’aile géante de libellule de la ferme urbaine, Vincent Callebaut a imaginé une feuille de nénuphar géant d’Amazonie.
Elle est structurée en trois « montagnes », dédiées respectivement au travail, au commerce et aux loisirs. Chacune est recouverte de logements, aménagés en jardins suspendus, avec des balcons de 5 à 10 m pour la culture d’un potager biologique.

Surtout, la cité produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme: éolien, photovoltaïque, hydraulique, biomasse… Ce cocktail lui permet d’atteindre un bilan énergétique positif à émission de carbone zéro. Les matériaux utilisés pour construire la coque (fibres de polyester, dioxyde de titane) absorbent la pollution atmosphérique.

Actuellement, le projet est toujours à l’étude entre Vincent Callebaut et des scientifiques afin de proposer dans les 50 prochaines années des alternatives écologiques à la vie sur terre. Bien sur, cette innovation suscitera de vives réactions, notamment sur le financement d’un tel projet surtout si ces iles flottantes sont capables de se déplacer sur l’eau, elles ne seront donc assimilées à aucun pays. Et puis qui voudra financer des logements pour les réfugiés climatiques? On peut craindre que ces iles ne soient qu’un nouveau rassemblement de riches capables de se payer le luxe de vivre sur de telles structures un peu à l’image des Palm Islands de Dubai.






mercredi 29 mai 2013

Parc Eden, Angleterre

     Cette carrière de kaolin désaffectée (15 ha sur 60 m de profondeur) est devenue un gigantesque complexe botanique. Les plantes du parc aménagé au fond de la carrière (5 ha) appartiennent à un climat tempéré tel que celui de l’Europe du Nord. Contre la paroi, deux immenses serres (biomes), réalisées avec les matériaux les plus modernes, abritent des environnements contrôlés : climat chaud tempéré du bassin méditerranéen, forêt humide tropicale : teck, acajou et cacaoyer y prospèrent dans une chaleur moite.







mardi 28 mai 2013

Zone de travail

        Voici un bâtiment que j'aime beaucoup. Je l'est découvert lorsque nous faisions le projet du festival des jardins de Gembloux (voir publication si dessous). Il s'agit d'un bureau d'étude d'architecte qui est installer dans un bâtiment semi-enterrer, entièrement en verre. 
L'installation dans la végétation permet de conserver l'espace au frais. Dans notre projet de festival des jardins à Gembloux, nous avons installer une zone d'étude en extérieur sur la branche du projet. Dans l'école, nous n'avons pas la possibilité de travailler dans des conditions homogènes car la cafétéria ferme à 15h, la salle d'informatique à 16h et la bibliothèque à 17h... Donc pour travailler dans de bonne condition, nous avons ajouté cette zone d'étude inspirer de ce projet. 

Voici quelques photos de ce bâtiment : 














jeudi 23 mai 2013

L’aménagement du parc d’un château au service de la notoriété d’un vin (Bordeaux)


Dans le cadre de ma formation de technicien supérieur en aménagement paysager, j’ai effectué un stage de deux mois dans un bureau d’études d’architectes paysagistes qui m’a permis de découvrir différentes facettes de la conception d’un projet. Au sein de cette structure dotée d’une excellente réputation dans la région du Bordelais par les aménagements des parcs des châteaux qu’elle réalise, j’ai découvert un savoir faire et une signature qui permettent de distinguer un projet issu de son « atelier du paysage ». Son domaine d’intervention privilégié est l’aménagement des parcs des plus beaux domaines que compte le vignoble bordelais. Sa préoccupation est la qualité. Sa particularité est d’avoir développé un style de jardin qui lui est propre. Les projets qu’elle présente fonctionnent par mimétisme : à un même cadre de vie et à un même groupe social, elle applique les mêmes codes. Sa clientèle, aisée et exigeante, tient à mettre en valeur son patrimoine, par un aménagement qui porte les signes distinctifs du savoir faire de l’entreprise.


         Un projet pour Issan
Pour remettre le parc de son château au niveau de ceux des domaines environnants, le propriétaire du château d’Issan, situé sur la commune de Cantenac à une quarantaine de kilomètres de Bordeaux, dans la région du Médoc, n’a pas hésité à faire appel à la notoriété de l’entreprise Landcraft. Au travers de sa proposition d’aménagement, elle devait servir l’image du château mais aussi du terroir auquel le vin est intimement associé et auquel le château a donné son nom. Il s’agissait également de satisfaire les exigences ostentatoires du propriétaire qui accueille à Issan de nombreuses manifestations comme la « Fête de la Fleur » à laquelle quelque 1 500 personnalités du monde du vignoble, des arts et de la politique se retrouvent.
 La propriété d’Issan se trouve dans la zone estuarienne et fluviale de la Garonne et plus précisemment dans le Médoc. Caractérisée par des sols pauvres, très filtants et un micro climat dominé par la douceur de ses températures, cette région est connue dans le monde entier par les grands crus classés qu’elle produit, et dont le vin d’Issan est un des grands représentants. Après avoir engagé dans les années 1990 des investissements importants pour la mise en valeur du domaine et de ses vins, le propriétaire du château d’Issan a ressenti la nécessité de mettre en valeur le parc de 5 000 m² situé à l’intérieur de l’enceinte moyennageuse du château qui entoure sa propriété. Sans caractère, rigide à l’image de certains jardins urbains du début du XXème siècle, le parc du château d’Issan  contrastait avec la notoriété du vin auquel son nom est mêlé.

Les étapes de la reconquête paysagère
Pour répondre aux attentes du commanditaire, un premier travail descriptif et d’analyse de l’existant a été réalisé et auquel j’ai été associé. Il a permis d’inventorier les différents espaces constitutifs du parc du château et à en faire une évaluation esthétique au regard des attentes sociales à projeter. Il a révélé le caractère exceptionnel du   site d’un point de vue historique, ses atouts et les contraintes d’aménagement, notamment en terme de circulation et de géométrie de l’espace. Cette étape fondamentale dans la conduite du projet a permis de dégager des pistes de réflexion susceptibles d’apporter une réponse adaptée à la situation.

 Deux versions successives de l’avant projet sommaire ont été réalisées. Avec l’une et l’autre, le jardin est davantage en résonnance avec le château. Les deux propositions permettent au propriétaire d’être vu dans un cadre contemporain, fluide et ouvert sur le château et apportent des réponses aux contraintes d’aménagement sans sacrifier l’esthétique des lieux. En revanche, seule la seconde proposition respecte la signature de l’entreprise en reprenant les quatre éléments qui distinguent un projet Landcraft : une esplanade en pierre devant le château de forme géométrique qui ancre le projet, un gravier très fin pour souligner les espaces et apporter un contraste chromatique, un parterre enherbé aux formes harmonieuses et un espace boisé pour créer un volume et un écran visuel. A ma connaissance, le propriétaire n’a pas encore donné suite à son projet.

Un autre proposition pour un prolongement possible
Si les propositions de l’entreprise répondaient aux attentes du commanditaire, leur logique d’aménagement limitait, selon moi, la pertinence du projet. Elle privilégiait un modèle d’aménagement à la lecture et à la compréhension d’un lieu. A l’issue de mon stage, j’ai pris la liberté de réfléchir à un prolongement possible qui, tout en respectant l’esprit de l’entreprise, prenait davantage en compte les spécificités du lieu. J’ai proposé de :
  • §  retrouver un équilibre entre le jardin prestigieux situé au nord et celui ouvert aux clients visiteurs, au sud ;
  • §  préserver davantage l’intimité du propriétaire en utilisant la technique du « saut de loup » qui présente l’avantage de fixer une limite sans créer une rupture visuelle qui casserait la perspective ;
  • §  créer un miroir d’eau dans lequel se reflète la façade sud du château, pour à la fois redonner de la monumentalité à l’entrée sud et articuler le jardin tant avec le château qu’avec les communs ;
  • §  introduire devant le bâtiment annexe qui abrite une galerie d’art des sculptures contemporaines qui permettent de mélanger l’art et la nature dans le jardin ;
  • §  mettre en scène, par une lumière nocturne, certains espaces pour leur donner une autre dimension par des effets d’ombre et de lumière, renforcer l’identité du lieu et offrir un déplacement sécurisé dans le parc.




 
J’ai ensuite réfléchi aux modalités de mise en œuvre, aux techniques à privilégier, ainsi qu’aux choix des matériaux et végétaux. Bien que le coût du projet n’était pas une préoccupation immédiate du commanditaire -  celui-ci n’ayant pas souhaité fixer de budget au bureau d’études pour laisser libre cours à la création – une première estimation financière est avancée.


Au travers cette expérience riche et unique, j’ai mieux compris qu’un projet est d’abord le fruit d’un compromis entre la sensibilité et l’imagination de son concepteur et le respect des attentes du commanditaire. Le lien entre conception et réalisation m’est également apparu comme essentiel.

Voici la première planche d'Etat des Lieux (situation et utilisation)
Deuxième planche d'Etat des Lieux (histoire, détail parc existant...)
Troisième planche, le plan de l'EDL
Quatrième planche, vue avec les photos des éléments marquants ou intéressant pour le projet à venir

Voici le projet de l'entreprise, une conception simple qui reprend la signature de l'entreprise (estimation : 250 k€)
Voici mon projet, je prend en compte les éléments à extérieur des douves. (estimation : 350 k€)


Façade sud du château

Façade nord du château